Parcours initiatique
« En déconnectant la personne de ses repères habituels de façon simultanée et douce, la machine à rêver la plonge dans un état de relaxation absolue. Elle expérimente à la fois un lâcher prise total et la possibilité de reprendre le contrôle à tout instant, comme dans un rêve lucide », explique Lionel Stocard.
Adolescent tout en dualité, sombre à l’intérieur et solaire à l’extérieur, Lionel est porté par la musique New Age. Les sons font partie du domaine des songes et la musique se mêle à eux pour créer une matière inspirante. Une fois adulte, son unique but est de vivre le rêve au présent.
A 26 ans, il consacre ses journées à dormir (pas moins de quinze heures par jour !) jusqu’à prendre conscience qu’il rêve et à contrôler ses actes au sein des songes. Puis il ressent le besoin de partager ses incroyables découvertes avec les autres. D’abord, à travers la création d’une machine à rêves, siège à l’allure archaïque, pivotant lentement sur son centre et plongeant l’individu dans un état second. Ensuite, un instrument, le Révibracléide, qui n’est pas sans rappeler les étranges mécanismes de 20 000 lieux sous les mers ou du jeu vidéo Riven, et sur lequel Lionel, également musicien, donne vie à des sons transcendantaux. Enfin, la chambre expérimentale des rêves, pièce à l’ambiance irréelle dans laquelle le dormeur perd toute notion d’espace et de temps par le biais de sons, d’images et de lumières en perpétuelle évolution autour de lui.
Inventeur de toutes sortes machines à rêver, Lionel Stocard crée des instruments de musique insolites, imagine des totems téléphoniques importables et peint des lieux à la nudité latente. Artiste Géo Trouvetout hors du commun, il invente une matière qui vient d’une planète inconnue, défi d’imagination virtuose et de compétences techniques en ameublement, architecture d’intérieure et arts plastiques. Son fil conducteur reste cependant toujours le même : rêver éveillé.
Démarche artistique
La démarche artistique de Lionel Stocard est universelle et ne s’inscrit pas dans une époque. Pour Lionel, les songes appartiennent par définition au souvenir alors que les rêves lucides s’inscrivent dans le présent. Il se souvient du rêve qui a déclenché le travail artistique qu’il mène depuis 20 ans. Il est dans une rue en guerre, caché derrière un sac de sable pour se protéger des bombardements et impacts de balles. Il prend conscience que c’est un rêve car il sait qu’il ne connaît pas la guerre puisqu’il ne l’a jamais vécue. Du coup sa conscience lui murmure qu’il n’y pas de danger. Il veut échapper à cette scène désagréable et s’envole dans les airs pour aller se poser sur un édifice ultra-moderne. Perçoit que ce bâtiment est lui-aussi le fruit de son imagination. Qu’il en est l’architecte sans même avoir eu besoin de le dessiner.
Depuis lors Lionel vole dans le présent et travaille sur ce que son inconscient est capable de créer instantanément. Adepte de la création furtive à l’image de l’allumette qu’on craque, il nourrit son art de cette créativité improvisée où la construction est immédiate, toujours en lévitation et sans ancrage. Il parle de sensation de divin et de toucher à l’essence des choses. Mène une recherche constante sur la fluidité parfaite et la cohérence d’un ensemble où tout se déroule de façon évidente, d’un trait. Vise l’osmose parfaite entre la volonté et la réalisation. Le but et la mise en œuvre.
Il était une fois
Petit garçon solitaire et débordant d’imagination, Lionel Stocard habite dans les Vosges dans une grande maison de campagne avec ses parents et ses trois frères et sœurs. Son premier rêve lucide remonte au CP. Pendant que ses petits camarades de classe se concentrent sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, il fuit en pensées cette école qu’il n’a jamais aimée. Comme il le dit alors lui-même « Je me s’ennuie ». Je me sens nuit. La métaphore en dit long sur son rapport à l’école. Son imagination s’applique à l’extraire de cet univers hostile qu’il n’aime pas. Tant et si bien que dans la cours de récréation, il se surprend à rêver éveillé. Son inconscient compense ce que son état conscient ne lui permet pas.
39 ans après, il a créé un territoire artistique qui puise sa source dans les rêves lucides.