Exposition collective

L’humour comme liberté d’expression de tous les arts : caricature, dessin burlesque, bande dessinée, dessin animé, photographies, installations d’artistes… L’exposition Histoires d’humour qui s’ouvre à Oyonnax permettra à coup sûr de rire, sourire et réfléchir. Incontournable quoi.

Ouvert du mercredi au samedi et le 1er dimanche du mois de 14h à 18h

Centre Culturel Aragon

88 cours de Verdun
01100 Oyonnax

Journal Voix de l’Ain:

Une nouvelle exposition décapante, bourrée d’humour,  de dessins de presse  et d’œuvres truculentes débute ce soir à Oyonnax, salle Miklos au centre culturel Aragon et jusqu’au 3 avril prochain.

Pour l’occasion Chantal Farama, la talentueuse programmatrice et commissaire d’expositions a conçu ici une rencontre polymorphe où s’associe  plusieurs expositions en une.  L’ exposition sur la caricature et le dessin de presse fourmille de centaines de  documents : « Unes », «Dessins de presse », « Caricatures ».

Elle évoque les origines du dessin de presse et de la caricature depuis le 16^e siècle… Conçue par Guillaume Doisy et Jacky Houdré (Caricadoc), elle est complétée par des prêts d’originaux issus de la collection de Philippe Grosjean, de l’association Art et BD de Bellegarde-sur-Valserine qui a prêté pour l’occasion deux originaux de Cabu et des Unes de Libération, A nous Paris, Le Progrès et Voix de l’Ain détournées  avec audace et impertinence par Ivan Sigg , artiste peintre et romancier.

Ce soir, Ivan détournera avec talent et jeux quelques Unes de la presse locale lors du vernissage à 17 h.

Le tandem Bertrand et Mathieu de l’association internationale et humoristique du  Bugey Libre détourne aussi avec truculence, quelques-unes  locales aussi pour mieux promouvoir le ramequin et le Bugey… et même Bob Marley dans une interview vidéo sous-titrée s’en fait le chantre. Un vrai délire de ces  bugistes libres ! (Voir la vidéo)

Au cœur l’exposition, l’art contemporain a invité l’humour sous une autre forme… Ghyslain Bertholon, s’amuse de nos rapports à l’animal, aux trophées de chasse et à la taxidermie…

Benedetto Bufalino livre par la photographie quelques clichés étonnants d’une  ancienne voiture de policier détournée en poulailler, d’une décapotable métamorphosée en jacuzzi ou d’une guimbarde au moteur devenu barbecue… et petit fond de commerce sur le bord de la route ! Impayables !

Cabinet de curiosités contemporaines

Un véritable cabinet de curiosités contemporaines complété par les improbables téléphones importables de Lionel Stocard… aussi étonnant dans leurs formes que leur caractère unique d’objets précieux.

Les pilules de Dan Wyse

Dès l’entrée de l’exposition, on se délecte des petits sachets de pilules à tout faire de la canadienne Dana Wyse, suspendu comme sur un présentoir de supermarchés… Une invitation troublante à choisir entre la pilule qui fera de vous « une blonde immédiatement », celle qui vous « rendra invisible instantanément”  ou “fera de vous un noir» ou celle qui vous métamorphosera en « une mère parfaite ». Dans notre rapport à la surconsommation de médicaments, Dana Wyse  invite à sourire de nos propres comportements… qui pousser à leur paroxysme suggère tous les dérapages possibles…

L’exposition comporte un volet Art postal avec la mise en exergue d’une cinquantaine d’enveloppes illustrées à la main par des artistes de renom : Prévert, Ben, Cabu, Charb, Etaix, Faisant, Geluck, Gotlib, Sempé, Tignous ou Wolinski et adressé pour la plupart à leur collectionneur : Pierre-Stéphan Proust.

Au cœur de l’exposition, trois fauteuils années 50, invitent à découvrir ou revoir grâce à une collaboration avec l’INA, la série culte des Shadoks de Jacques Rouxel et l’inimitable voix de Claude Piéplu… qui fut diffusé pendant trois saisons entre 1968 et 1973, avant de ressusciter pour une quatrième saison en 2000 !

Héro(ïne)s

Enfin avant même d’entrer dans la salle Miklos, Histoires d’humour expose une vingtaine d’auteurs invités dans le cadre du Lyon BD festival en 2014 qui ont dans « Héro(ïne)s ! ” inverser” le sexe de personnage de bande dessinée. Une exposition qu’il faudrait en Angoulême, où est née la polémique sur l’absence de femmes au palmarès  Corto Maltèse est devenue ici Coco Maltèse sous le trait d’Hélène Becquelin, Florence Dupré Latour a métamorphosé Tintin en Tintine et les picaros… Lucky Luke est devenue Lucky lucy… et Michel est devenu Micheline Vailland, la mort au tournant sous le dessin de B-Gnet.

Une exposition multi-angles, multi-formes où l’on rit et sourit beaucoup dans la bonne humeur  mais avec malgré tout un fond de tristesse devant autant de talents assassinés, le 7 janvier, sous les coups d’esprits étroits.

Corinne Garay